« Sans nos failles, comment la lumière passerait… »
J’emprunte ces quelques mots au livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, le « Défi de Jérusalem« . La portée est large et bien évidemment teintée de religion dans le livre, mais ce n’est pas ça que je vais commenter ici. Ça m’a donné l’idée de faire un parallèle avec ce que nous vivons dans le recrutement depuis quelques années.
La faille est précisément ce que cherchent à cacher la plupart des candidats, et la plupart de nos clients également, un réflexe de pudeur, un mécanisme de protection probablement. Une parade pour ne pas montrer ce qui se cache véritablement derrière un parcours & une organisation faite d’hommes et de femmes.
Ce que l’on oublie souvent, c’est que ces failles, loin d’être des faiblesses, peuvent révéler une richesse insoupçonnée. Elles racontent des histoires, des chemins parcourus, des défis surmontés, des apprentissages qui, au final, forgent la personne que l’on est devenue. Un candidat sans faille, un parcours sans accroc, ne sonne pas vrai. Il manque de relief, d’authenticité. Dans le monde du recrutement, c’est justement ce que nous cherchons à percevoir, au-delà du vernis.
Les recruteurs, tout comme les entreprises, ont longtemps valorisé les parcours lisses, sans faux pas apparents. Mais depuis quelque temps, nous observons un changement. Les recruteurs avisés savent que la perfection est souvent trompeuse. Ce sont les échecs, les erreurs et les moments de doute qui révèlent le caractère, la capacité d’adaptation, la résilience d’un candidat. En d’autres termes, ce sont les failles qui laissent passer la lumière.
Cette lumière, c’est celle de la sincérité et de l’humain, des compétences acquises dans des contextes inattendus, des talents insoupçonnés développés à travers les difficultés. Et il en va de même pour les entreprises. Lorsqu’elles cachent leurs propres failles, elles passent à côté de l’opportunité de montrer ce qui les rend vraiment uniques, de se révéler telles qu’elles sont, avec leurs forces et leurs vulnérabilités. Les candidats, tout comme les recruteurs, ne cherchent plus simplement à vendre un parcours ou un poste. Ils cherchent à s’engager dans une relation authentique et durable, à collaborer en toute transparence.
C’est un changement de paradigme nécessaire dans un marché du travail en pleine mutation, où les soft skills, l’intelligence émotionnelle et la capacité à rebondir comptent tout autant, sinon plus, que les compétences techniques. La faille devient alors un point de départ pour une réflexion plus profonde, à la fois sur soi et sur ce que l’on peut apporter dans un environnement professionnel. En fin de compte, c’est ce qui permet de construire des relations de travail basées sur la confiance et la compréhension mutuelle.
L’équipe Ouest Partners